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Analyse de Bentley

Cette analyse compare le projet utopique Midt i Verden // Midt i Nuuk et celui actuellement en construction selon les sept principes élaborés par Bentley (Bentley et coll., 1985) pour créer un environnement qui répond aux besoins de ses utilisateurs. Ces derniers consistent en la perméabilité, la variété, la robustesse, la pertinence visuelle, la richesse, la personnalisation et la lisibilité.

Midt i Nuuk (2011), modifié par les auteurs (2015)

UTOPIE

RÉALITÉ

Midt i Nuuk (2011), modifié par les auteurs (2015)

Strukturplan-Tuujuk og Blok-P (2015), modifié par les auteurs (2015)

Critères

Midt i Nuuk (2011), modifié par les auteurs (2015)

Midt i Nuuk (2011), modifié par les auteurs (2015)

UTOPIE

Perméabilité
  • Construction de sentiers et de pistes cyclables

  • Passages pour piétons réglementés le long de Aqqusinersuaq

L’idée dans le renouvellement de Tuujuk et du bloc P est de donner la priorité aux zones sans voiture, en favorisant les circulations douces (chemins pédestres et pistes cyclables) et en incitant l’utilisation des transports en commun. Les voitures sont dirigées soit vers le nord ou vers le sud du centre-ville et ne passent pas par l'intérieur du quartier. Ainsi, la rue Kongevej est desservie seulement par les transports en commun, à pied ou en vélo.  

 

La rue Aqqusinersuaq n’est plus considérée comme une barrière piétonne puisque la voie se rétrécit et la vitesse est réduite. Aussi, elle permet de retisser des liens avec le centre-ville puisque des passages piétons plus adaptés à l’échelle humaine y sont aménagés. De nouvelles activités sont établies dans ces lieux qui seront propices à provoquer des rencontres sociales.

 

Aussi, les espaces conçus ont été pensés pour permettre une perméabilité visuelle en dégageant le plus possible le paysage. Les clôtures sont donc évitées le plus possible pour faciliter le déplacement instinctif des habitants. La végétation jouera le rôle de limite pour hiérarchiser les espaces, soit offrir une transition entre l’espace public de la rue et ceux plus privés à l’intérieur des îlots derrière le bâti. Bref, ce projet utopique implanté au centre-ville est d’une part facile à traverser grâce aux nombreux chemins piétons, mais vient aussi améliorer la connectivité avec le contexte urbain.

Midt i Nuuk (2011), modifié par les auteurs (2015)

 

  • Vitesse réduite

  • Arrêts de bus aux nÅ“uds importants

RÉALITÉ

Strukturplan-Tuujuk og Blok-P (2015), modifié par les auteurs (2015)

Strukturplan-Tuujuk og Blok-P (2015), modifié par les auteurs (2015)

Dans le projet actuel, le projet est beaucoup moins perméable. Le quartier, en son coeur, n’est toujours pas desservi par les transports en commun sur la rue Kongevej, ce qui incite l’usage de la voiture. Cette voie constitue une barrière brutale séparant le quartier en deux, mais il reste qu’elle permet de relier le centre-ville, les quartiers résidentiels et industriels situés au sud de la ville. Il y a tout de même eu une volonté de remédier au problème en déplaçant le trafic automobile sur la voie principale Aqqusinersuaq, laissant ainsi seulement une circulation locale. C’est donc un effort majeur pour rendre plus paisible le quartier de Tuujuk.

 

De plus, la ville souhaite mettre l’accent sur la mobilité piétonne et cycliste en améliorant les conditions actuelles. D’une part, la vitesse maximale de circulation routière sera réduite et la rue Cerevesj sera convertie en rue piétonne. Seuls les riverains y auront accès en voiture à une vitesse de 15 km/h. L’aspect de la végétation a été conservé du projet utopique, mais la qualité des espaces n’est pas aussi raffinée.

 

Les transitions de l’espace public, en passant par le semi-public, vers le privé ne sont pas aussi fluides. Elles sont assez brusques inspirées du cadre bâti qui est rigide. Aussi, les espaces de stationnement plus nombreux que dans la vision utopique constituent une autre barrière physique en limitant les déplacements fluides à l’intérieur de l’îlot. Donc, malgré la volonté municipale à améliorer les déplacements piétons, l’automobile conserve quand même une place importante.

Midt i Nuuk (2011), modifié par les auteurs (2015)

UTOPIE

Midt i Nuuk (2011), modifié par les auteurs (2015)

Ce projet, à proximité du centre-ville, génère de nouvelles fonctions, telles qu’un centre médiatique, un centre communautaire, des serres, une garderie, des cafés, des ateliers, des bureaux, des musées, des écoles, etc. Toutefois, Tuujuk reste principalement un quartier résidentiel, mais en intégrant ces nouvelles institutions à distance de marche. Aussi, certains programmes seront intégrés aux résidences. Le bâti est varié et appropriable par les habitants. Le site du bloc P a été développé pour conserver son empreinte historique en incluant de nouveaux programmes, pour renforcer l’intensité et l’identité du centre-ville comme innovateur et invitant.

Variété

RÉALITÉ

Une importance a été accordée à la variété d’usages, en mixant le résidentiel, l’institutionnel et le commercial pour créer une ville dynamique et diversifiée. Cependant, on dénote beaucoup moins d’espaces publics, de lieux de réunions et de rassemblement qui invitent à l’échange social et aux relations intergénérationnelles. On a privilégié la rentabilité en construisant des bâtiments aux formes répétitives où les commerces sont aménagés au rez-de-chaussée avec des appartements aux étages supérieurs.

Strukturplan-Tuujuk og Blok-P (2015), modifié par les auteurs (2015)

UTOPIE

Midt i Nuuk (2011), modifié par les auteurs (2015)

Robustesse

Le projet utopique propose une flexibilité des espaces dans la temporalité. L’exemple de Suluk, soit l’avion de papier qui a deux fonctions, agit comme catalyseur dans le quartier en déconstruction puis en reconstruction. Il se comporte aussi en tant que médiateur entre la nouvelle vie du site et les anciennes façons d’y vivre. C’est un lieu d’identité et d’apprentissage où se côtoient un centre de connaissances, un centre d’apprentissage, un café, un atelier, une chambre avec une cheminée, une salle d’exposition, un marché, une piste de danse, un club de lecture, etc. Suluk accueille tout le monde que ce soit de façon spontanée ou prévue.

Midt i Nuuk (2011), modifié par les auteurs (2015)

RÉALITÉ

Les usages, bien qu’il y ait eu une tentative de mixité, sont unifonctionnels et individualistes. La flexibilité des espaces n’est pas aussi développée et accentuée que dans le projet utopique.

UTOPIE

La diversité du bâti avec ses formes singulières et originales incite une appropriation par les habitants. En effet, les différents types d’espaces attrayants comme les terrains de jeu, les espaces communautaires et publics suggèrent aux résidents de se les approprier. Ils prolongent ainsi leur vie en dehors des murs de leurs maisons. Le sentiment de communauté se fait ressentir et se vit à travers les espaces imaginés.

Pertinence visuelle

Midt i Nuuk (2011), modifié par les auteurs (2015)

RÉALITÉ

Strukturplan-Tuujuk og Blok-P (2015), modifié par les auteurs (2015)

Il est déplorable d’avoir un site ayant autant de potentiel où la richesse découverte grâce au projet utopique est perdue. Les formes se répètent et deviennent à la limite banales, ce qui en résulte en une appropriation plus difficile puisque le paysage proposé est beaucoup plus conventionnel et générique, donc il est moins adapté à la culture nordique.

 

UTOPIE

Midt i Nuuk (2011), modifiés par les auteurs (2015)

Richesses
  • Activités communes intérieur

  • Activités communes extérieures

Le plan proposé fait appel à tous les sens. Un exemple flagrant est le TUUJUK park où la nature vient pénétrer l’îlot, notamment grâce au cours d’eau qui y est aménagé. Celui-ci attirera la faune au centre-ville et amènera des odeurs intéressantes grâce à la flore. Le plan en lui-même est très éloquent et traduit des formes dynamiques qui ajoutent une qualité dans l’espace vert.

RÉALITÉ

Strukturplan-Tuujuk og Blok-P (2015), modifié par les auteurs (2015)

Le jardin au centre de l’îlot propose un espace intéressant puisque les concepteurs semblent s’être inspirés de l’idée utopique. Ainsi, la plurisensorialité est encore présente. Il y a l’idée des ponts traversant le cours d’eau qui propose des ambiances intéressantes. Toutefois, la qualité des espaces est moins raffinée et diversifiée.

UTOPIE

Midt i Nuuk (2011), modifié par les auteurs (2015)

Personnalisation

L’exemple de Tasermiut montre que les bâtiments sont orientés et implantés de manière à maximiser l’ensoleillement. Le zigzag des volumes crée des vues entre les bâtiments. Aussi, les résidents peuvent cultiver en s’appropriant les serres et les jardins communs. Les interstices entre les bâtiments forment des plateaux offrant une possibilité pour différents types de loisirs. Les activités sont aussi personnalisées selon le temps qu’il fait. Durant la saison estivale, il est agréable de pouvoir se promener le long du lac, tandis que durant l’hiver, celui-ci devient une patinoire naturelle.

 

Midt i Nuuk (2011), modifié par les auteurs (2015)

RÉALITÉ

Strukturplan-Tuujuk og Blok-P (2015), modifié par les auteurs (2015)

Le ruisseau est l’endroit où la personnalisation de l’espace est la plus flagrante. Comme le projet utopique, les saisons vont proposer des activités adaptées. Les bâtiments ont été implantés de manière à ce qu’il y ait un ensoleillement maximal au sud des bâtiments en «U». Il y a donc une volonté de personnalisation même si elle a été un peu moins réfléchie que dans l’étude.

Lisibilité

UTOPIE

UTOPIE

Midt i Nuuk (2011), modifiés par les auteurs (2015)

Le plan s’organise en fonction des espaces communautaires autant intérieurs qu’extérieurs. Les bâtiments sont très diversifiés et personnifiés, ce qui renforce et marque l’identité du lieu et de ses habitants. Le tissu est assez lâche.

RÉALITÉ

RÉALITÉ

RÉALITÉ

RÉALITÉ

Strukturplan-Tuujuk og Blok-P (2015), modifié par les auteurs (2015)

Le plan du projet en construction propose des bâtiments beaucoup moins diversifiés et qui se répètent probablement pour une question économique. Cependant, ce bâti en forme de «U» vient signifier un axe principal, la rue Cebevej, pour s’ouvrir sur le parc linéaire. Le tissu y est donc plus serré, mais devient aussi moins flexible.

 

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