La décision politique de détruire plutôt que de rénover se base sur des considérations purement économiques. Le Blok P et les Blocs A à L sont en trop mauvais états, il aurait fallu des investissements trop importants pour les rendre à nouveau viables.

Le futur de Nuuk peut-il être ancré dans les nouveaux bâtiments

si tout ce qui était là a disparu?

L’enjeu principal d’une telle décision est la relocalisation temporaire des habitants du Blok P et des blocs A à L. La pression foncière est déjà telle qu’il devient délicat de gérer l’urgence d’avoir de nouveaux logements avec la nécessité de prendre le temps de «bien faire les choses». Ceci explique pourquoi les blocs 1 à 10, les blocs M, N et O de même que l’école USK ont été conservés, mais pour lesquels on suggère de majeures interventions de requalification. Il s’agit d’une technique éprouvée qui permet des changements considérables des espaces intérieurs et extérieurs en réutilisant principalement la structure. Malgré sa désuétude, le secteur des blocs 1 à 10 présente de bonnes qualités urbaines, avec un sentiment de communauté particulièrement fort. L’environnement est dépourvu de voitures, et très près du centre historique. Pour éviter que le secteur de «ghettoïse», il est prévu que le modèle de financement passe du public au privé, changeant le mode de tenure du logement social au logement privé.

En somme, alors que les blocs M, N et O sont entièrement rénovés et repensés (voir images ci-contre), on mise davantage sur l’implantation d’une mixité fonctionnelle principalement aux rez-de-chaussée pour les blocs 1 à 10. Cela a pour but de créer un environnement davantage animé et sécuritaire, tout en permettant une meilleure perméabilité du tissu en permettant de traverser les bâtiments. Enfin, quelques sections des blocs sont supprimées pour retrouver une certaine échelle humaine et un accès à la cour plus significatif.